Au cœur de Takatori, le “Repos du Voyageur” se dressait comme un phare de lumière et de chaleur. Fondée en 1781 par Yoshimi Akinari, un marchand devenu Tavernier, cette taverne était bien plus qu’un simple lieu de discussions et de boissons, c’était un carrefour de vie, un sanctuaire pour les âmes fatiguées.
Les murs de la taverne étaient tapissés de peintures vibrantes qui racontaient des histoires sans paroles. Des scènes de montagnes embrumées, de champs de cerisiers en fleurs, et de festivals colorés accueillaient les visiteurs dès leur entrée. Le soir, la lueur des lanternes en papier créait une atmosphère intime, où les conversations se faisaient douces et les rires chaleureux.
Akinari, avec sa voix grave et son rire contagieux, était l’âme de la taverne. Il accueillait chaque client comme un vieil ami, leur servant du saké aux arômes délicats et des plats mijotés à la perfection. Les voyageurs épuisés par les routes poussiéreuses trouvaient réconfort dans ses bols de soupe miso fumante et ses brochettes yakitori juteuses.
Mais ce qui rendait “Le Repos du Voyageur” unique, c’était son gardien improbable : une estampe d'un Ours majestueux posant a coté de Akinari. Cet Ours, que le destin avait amené à la porte d’Akinari, était devenu une partie intégrante de la taverne. Les enfants venaient le regarder avec émerveillement, et les adultes respectaient sa présence silencieuse et apaisante.
Au fil des ans, la taverne devint un lieu de légendes. On disait que l'Ours était un esprit protecteur, veillant sur les voyageurs et les habitants de Takatori. Les poètes écrivaient des vers à son honneur, et les samouraïs venaient chercher la sagesse d’Akinari et la bénédiction de l'Ours avant de partir en bataille.
“Le Repos du Voyageur” n’était pas seulement une taverne, c’était un chapitre vivant de l’histoire de Takatori, un endroit où chaque pierre et chaque poutre avait une histoire à raconter. Et longtemps après que les échos des festivités se soient tus, l’esprit de la taverne et la légende de son Ours continuèrent de résonner dans les cœurs et les esprits de tous ceux qui avaient eu la chance de franchir ses portes.