Le Pavillon du Mélèze

Située à la lisière nord de Sapporo, là où les bouleaux pâles rencontrent les mélèzes robustes, l’auberge semble posée là comme un secret bien gardé.
Construite à partir de bois local, ses poutres dégagent une légère senteur résineuse, et ses volets sculptés portent des motifs de feuilles et d’animaux sylvestres.

À la tombée du jour, des lanternes en papier peintes à la main s’illuminent doucement, projetant des lueurs dorées entre les branches.
Une passerelle en pierre traverse un ruisseau chantonnant pour mener à son porche, toujours décoré de quelques offrandes laissées par les villageois, petites figurines aïnou, flèches rituelles, pétales séchés.
À l’intérieur, le foyer central crépite sans relâche, entouré de coussins en tissu indigo. Les murs sont parés d’objets ramenés par des voyageurs : masques de fêtes, sabres abandonnés, cartes aux tracés incertains.
L’ambiance y est feutrée, propice à la confidence ou à la rumeur. Le maître des lieux, M. Taketsuru, un homme jovial au crâne rasé, est un homme discret à la voix douce, réputé pour son sens de l’écoute et son thé de racines, censé calmer les âmes tourmentées.

On dit que ceux qui dorment sous le toit du Pavillon du Mélèze rêvent de souvenirs qui ne sont pas les leurs…